Avec ce concept photographique je confronte, j’intègre mes toiles de ruines dans des endroits en métamorphose – nouvelles architectures ou ruines industrielles, vestiges fissurés ou abandonnés -afin de faire écho à la réalité: une mise en abîme de ce que de ce que cela deviendra plus tard, ou de ce que cela était avant l’action de l’érosion du temps, des effets naturels ou des destructions humaines, effets collatéraux ou programmés de nos sociétés.
Il est très intéressant de sortir la peinture hors de ses murs, ce d’autant plus que la peinture n’est pas une image. En plaçant la toile au contact de son inspiration indirecte, elle interroge la problématique du réel et de l’abstraction, de la réalité ou de l’imaginaire, de l’illusion ou de l’interprétation plastique.
Mais aussi et surtout, qu’est-ce une ruine ? Quelque chose de beau ou de laid, qui ramène au futur ou au passé, qui porte une mémoire de l’histoire invisible des hommes, souvent fragmentée, partielle et interprétative? Ou raconte-t’elle simplement le temps, est-ce le miroir de notre image, de notre propre disparition inéluctable? Cela pose aussi la question de la pérennité de l’architecture contemporaine.
En décloisonnant les arts, j’apporte ainsi des sens multiples à une œuvre. Son histoire se dédouble, elle peut se découvrir sous d’autres aspects, devenant oeuvre une seconde fois et autrement. L’art n’a pas de limites ni de frontières.
Titre : RUINS IN RUINS
Date : 2016
Auteur : Bernard Garo et Mariane Abella
Lieu : Suisse romande